Vietnam 2018 – Brachythemis contaminata (Fabricius, 1793)

Ditch Jewel male, Vietnam, between Hanoï et Cuc Phuong, 06/13/2018
Ditch Jewel mâle, Vietnam, entre Hanoï et Cuc Phuong, 13/06/2018

Brachythemis contaminata est le Ditch Jewel des anglophones ; et c’est vraiment un petit bijou même s’il est commun.

Il accepte toutes sortes d’habitats, éventuellement dégradés par les humains. Il est peu farouche et parfois présent en grand nombre. Je l’ai rencontré sur des mares, des fossés, des canaux d’irrigation, des flaques, différentes rivières petites ou grandes comme les rives du Mékong, ou le gigantesque lac central du Cambodge, le Tonlé Sap au Cambodge.

Il y a donc peu de chances de le rater en Asie du Sud-Est et c’était ma 7ᵉ rencontre, la seconde au Vietnam, après le Cambodge, le Laos, le Sri Lanka, la Malaisie et le Rajasthan. Je le rencontrerai plus tard en Thaïlande. Je ne l’ai « raté » qu’au sud de la Chine (Yunnan et Guizhou) où elle est bien présente, contrairement à ce qu’écrit l’IUCN (voir The Superfamily Calopterygoidea in South China : taxonomy and distribution. Progress Report for 2009 surveys, Zhang Haomiao).

Le Ditch Jewel, Brachythemis contaminata mesure que 29 à 31 mm au total (Ngiam & Ng, 2022).

Ditch Jewel female, Vietnam, Tam Dao, 06/03/2018
Brachythemis contaminata femelle, Vietnam, Tam Dao, 03/06/2018

Étymologie
Brachythemis ; du grec brachy pour court, pour insister sur l’abdomen court et trapu. Et, de Thémis, déesse grecque de l’Ordre et de la Justice. Ce choix respecte la mode en cours à cette époque d’attribuer des noms relevant de l’histoire ou de la mythologie. De plus, le choix de cette déesse est particulièrement adapté au classement et au respect des règles qu’implique la taxonomie.
Contaminata, du latin contaminatus, souillé, impur. Le Dr. Heinrich Fliedner (Fliedner, 2006) propose qu’on explique cette curieuse dénomination par le fait que « la coloration ocre dans la partie proximale des ailes est plus foncée près du milieu de la côte (ou bord costal). » Je suis assez sceptique car je ne vois pas ce que cette suggestion explique, ni ce qui est souillé ou impur, et on ne peut pas douter des qualités de latiniste scientifique de Fabricius.
Aussi, je pense plutôt que Fabricius, qui n’a pas l’habitude d’observer et de décrire des odonates aux ailes colorées, a eu en main un sujet qui avait beaucoup et longtemps voyagé (des mois, pour le moins) ; un sujet desséché, terni et dont les ailes sont souillés, pour lui, au sens propre.
Fabricius qui vit au Danemark, nous dit en effet que le sujet qu’il décrit vient d’Inde, de la collection de Tønder Lund (1753–1832). Il précise « L. 6 maculatae » ; c’est la sixième Libellula aux ailes maculées qu’il décrit dans son Entomologia Systematica. Puis, plus loin : « Toutes les ailes blanches, avec une grande ombre, jaune « .

Fabricius, 1793 – Fabricius, Johann Christian, Proft, Christian Gottlob (Kopenhagen), Mohr, Christian Friedrich (Kiel), & Storch, … (Kopenhagen). (1792). Entomologia systematica emandata et aucta. Secundum classes, ordines, genera, species adjectis synonimis, locis, observationibus descriptionibus (Vol. 2, p. 382). impensis Christ. Gottl. Proft. https://www.biodiversitylibrary.org/page/52726921
Fliedner, 2006The scientific names of the Odonata in Burmeister’s « Handbuch der Entomologie »
Ngiam & Ng, 2022 – A photographic guide to the Dragonflies and Damselflies of Singapore – John Beaufoy Publishing – 2022

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