Coeliccia flavostriata fait partie d’un genre de la famille des Platycnemididae qui comporte actuellement 80 membres en Asie dont 15 à Bornéo, tous endémiques. Neuf espèces ont été décrites, en Asie, en 2020, ce qui sous-entend que d’autres viendront certainement s’ajouter à la liste.
Nous les avons rencontrés au début de notre séjour, dans des conditions climatiques assez pénibles, c’est-à-dire sous la pluie, bien sûr en forêt et à l’ombre.
Il appartient au groupe « borneensis » dont six des membres présents à Bornéo ont des marques thoraciques très proches. On les différencie par les marques bleues qu’ils portent sur le S9 et, bien entendu, les appendices anaux. Le spot bleu de Coeliccia flavostriata est réduit, en triangle ou en losange, et parfois absent, sans doute pour les sujets âgés.
Il est en tout cas très différent des autres Coeliccia que nous avons rencontrés durant ce séjour.
Ma photo à droite ci-dessous semble bizarre en raison de la présence d’eau entre les appendices anaux ; il pleuvait abondamment ce jour.
Laidlaw (1) nous dit que la longueur de l’abdomen est de 35 mm, Dow (2) lui donne 31 à 37 mm sans les appendices, ce qui donne une longueur totale d’environ 41 mm.
Nous l’avons rencontré en forêt, en basse montagne, dans des fossés, près de ruissellements ou de petits torrents, toujours dans les parties sur lesquelles la végétation est un peu moins dense que pour ses cousins C. nigrohamata ou C. cf. nemoricola.
Nous n’avons pas rencontré de femelle.
Si, de loin, il paraît coloré, quand on s’approche, il est vraiment magnifique et on remarque ainsi son pronotum largement jaune et les curieuses marques jaunes et bleues qui semblent se détacher des ocelles latéraux.
Sans parler des yeux qui montrent de riches teintes de bleu violacé vers un dégradé jaune/vert.
Il est endémique de Bornéo et sa distribution est très limitée à l’extrême ouest du Sarawak (autour de Kuching) et du nord-ouest du Kalimantan (2).
IUCN Red List.
Étymologie
Coeliccia : Selys a décrit la première espèce du genre en 1863 sous le nom de genre préoccupé de Trichocnemis (coléoptère longicorne) et c’est Kirby qui a rectifié et créé le genre Coeliccia en 1890. Ce nom de genre, inexpliqué par l’auteur à ma connaissance, vient peut-être du latin coelum (ou caelum ), qui signifie ciel ou céleste, et d’un suffixe ou simple terminaison choisie pour l’esthétique ou la phonétique. En effet, la première espèce décrite par Selys, Trichocnemis membranipes, est bleu-ciel, pour toutes ses parties non noires.
Flavostriata, du latin flavus signifiant jaune et de striatus pour strié, évoquant ainsi, bien que Laidlaw n’en parle pas, les bandes jaunes de son thorax.
1- Laidlaw, Frank Fortescue. (1918). Some additions to the known dragonfly fauna of Borneo, with an account of new species of the genus Coeliccia. Proceedings of the Zoological Society of London, 1917, 223–232. P. 223.
2- Dow R., 2010 – Revision of the genus Coeliccia (Zygoptera: Platycnemididae) in Borneo. Part I: The borneensis-group of species – Zoologische Mededelingen , Volume 84 – Issue 7 p. 117- 157. P. 144.