Bornéo, Sarawak – Archibasis viola (Lieftinck, 1948)

Archibasis viola mâle, Sarawak, Lorong Matang Jaya 9b, 19/03/2025
Archibasis viola mâle, Sarawak, Lorong Matang Jaya 9b, 19/03/2025

Nous avons rencontré Archibasis viola à deux reprises dans des habitats étonnamment différents. La photo ci-dessous a été faite dans la banlieue de Kuching, ville de plus de 300.00 habitants, le long d’une route très passante, que bordait un très profond fossé, trop pentu pour y descendre. Les deux autres ont été prises dans le parc National de Maludam, depuis une pirogue sur des eaux noires drainant des tourbières forestières marécageuses, le long desquelles l’espèce était relativement commune, mais presque impossible à approcher et à photographier depuis un bateau toujours en mouvement.
Ces deux habitats semblent tellement éloignés que j’ai soigneusement vérifié les plus fins détails visibles sur mes photos afin de vérifier que ces sujets étaient bien de la même espèce ; et après des recherches, en utilisant la vue satellite de ces photos prises à Kuching et en rassemblant des détails de mes souvenirs, je pense qu’il est possible que nous nous soyons trouvés en limite d’une tourbière, sur une route surélevée.

Archibasis viola mâle, Sarawak, Maludam National Park, 28/03/2025
Archibasis viola mâle, Sarawak, Maludam National Park, 28/03/2025

Selon Ngiam et Ng (1), il mesure 39 à 41 mm. À Singapour donc, on le rencontre sur de petits ruisseaux ombrés en forêt ou sur des zones marécageuses, posé bas dans la végétation.

Son identification ne pose, en principe, pas de problème en raison de sa coloration violette bien particulière.

Sa distribution s’étend depuis le sud du Vietnam, du Cambodge et de la Thaïlande jusqu’à en Indonésie, à Bornéo et aux Philippines.
IUCN Red List.

Archibasis viola mâle, Sarawak, Maludam National Park, 28/03/2025
Archibasis viola mâle, Sarawak, Maludam National Park, 28/03/2025

Étymologie
Archibasis : donnons la parole à Ian Endersby & Heinrich Fliedner (2) que j’ai si souvent cité ; « Selys en 1877 a établi 5 sous genres de Telebasis (Leptobasis, Stenobasis, Telebasis, Amphicnemis et Pericnemis). Kirby (1890) remplace Stenobasis (alors préoccupé par un diptère) par Archibasis, comme si c’était un homonyme et non un nom valide. Stenobasis était dérivé du grec στενός pour étroit et βάσις qui signifie ce sur quoi on se tient, piédestal ou base. Ceci se référant à la base pétiolée des ailes : « Ailes pétiolées jusqu’à la nervule basale postcostale ou même un peu plus loin, un peu avant l’origine du quadrilatère. »
Kirby retient la racine βάσις, précédée de ἀρχή qui signifie commencement, origine. »
Viola est tout simplement issu du latin viola qui signifie violet. Et je suis heureux que ce nom d’espèce se rapporte si simplement à la couleur de cet odonate, car je ne suis pas parvenu à accéder à la description de Lieftinck (3).

1- Robin Ngiam & Marcus Ng – A photographic guide to the Dragonflies and Damselflies of Singapore – John Beaufoy Publishing – 2022
2- Ian Endersby & Heinrich Fliedner, The Naming of Australia’s Dragonflies, Busybird publishing, 2015.
3- Lieftinck, 1949 – The dragonflies (Odonata) of New Guinea and neighbouring islands. Part VII. Results of the Third Archbold expedition 1938–1939 and of the Le Roux Expedition 1939 to Netherlands New Guinea (II. Zygoptera). Nova guinea New Series 5: 1–271

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