Orthetrum cancellatum (Linné, 1758)

Orthetrum cancellatum mâle, La Renaudière (France-49), 28/05/2012
Orthetrum cancellatum mâle, La Renaudière (France-49), 28/05/2012
Clic images
Description – Identification

– Présentation de Orthetrum cancellatum, Orthétrum réticulé –
Ce Libellulidae est très commun dans ma région, le Maine-et-Loire et domine largement toutes les autres espèces de ce genre.
Mâles : 44 à 50 mm, les yeux sont verts, la face et le thorax jaune terne, plus foncé au-dessus, l’abdomen se couvre d’une pulvérulence bleue, les derniers segments, S6, S7 ou S8 à S10 sont sombres ou noirs, les appendices anaux sont noirs. Les ailes sont hyalines et les ptérostigmas petits et noirs.
La confusion est possible avec Libellula fulva dont les yeux sont gris et qui présente une marque alaire basale noire.
Ou avec O. albistylum dont les appendices anaux sont censés être blancs, qui présente une forme plus élancée, dont le noir sur l’abdomen est vraiment restreint aux tout derniers segments avec une limite noir/bleu bien nette.
Femelles : elles apparaissent globalement jaunes avec des marques noires et des yeux verts et pour cette coloration sont parfois confondues avec des Gomphidae. La face est jaune, comme le thorax et l’abdomen. Le thorax porte une bande antéhumérale brune entre 2 lignes noires, l’abdomen est décoré d’un ensemble de marques noires en forme d’échelle, dont les montants sont légèrement arqués, les appendices anaux (cercoïdes) sont noirs, mais le cône terminal de l’abdomen est clair.
Elles ne peuvent être confondues qu’avec les femelles O. albistylum dont les montants de l’échelle sont très incurvés, fortement concaves vers le bas et dont les cercoïdes sont clairs.

Orthetrum cancellatum femelle, Saint Rémy en Mauges (France-49), 08/05/2018
Orthetrum cancellatum femelle, Saint Rémy en Mauges (France-49), 08/05/2018
Habitat -Biotope

Ils acceptent tout type d’eaux stagnantes, éventuellement empoissonnées, même de mauvaise qualité, voire saumâtre (se reproduit dans la mer Baltique), mais se rencontre aussi au long des eaux faiblement courantes des rivières plus ou moins larges ; il est bien présent sur la rivière que je prospecte, l’Èvre, dans le Maine-et-Loire, et sur les nombreuses argilières de la région. Il n’a pas besoin de végétation rivulaire abondante, on le rencontre jusqu’à 1300 m d’altitude avec un record à plus de 2500 m.

Comportement – Écologie

Quand il n’est pas en vol, arpentant les berges, chassant vivement les intrus qui s’aventurent sur son territoire, on le trouve souvent posé au sol sur les berges nues des mares, sur le sable ou les galets. Les femelles sont à distance de l’eau, l’accouplement se produit en vol et finit rapidement, mais peut durer un bon moment si les partenaires se posent au sol ou dans la végétation.
La femelle pond seule, en frappant son abdomen dans l’eau libre.
La phase larvaire dure 1 à 3 ans en fonction la latitude (ou de l’altitude), et elle sans doute bivoltine dans le sud de son aire.

Orthetrum cancellatum accouplement, Lugan (France, 81), 10/08/2022
Orthetrum cancellatum accouplement, Lugan (France, 81), 10/08/2022
Période de vol

On le rencontre en France de fin avril à octobre, avec un pic en juin et juillet.

Distribution géographique

Orthetrum cancellatum est présent dans tous nos départements français (2)
Il est commun dans toute l’Europe sauf dans le nord de la Scandinavie, mais attendons un peu, le réchauffement climatique fait, par exemple, des miracles dans sa progression vers le nord en Grande-Bretagne 😠 (3)
Sa fréquence se raréfie à partir du Moyen-Orient, mais il atteint au moins la Mongolie (4)

Étymologie

Orthetrum (1) vient de 2 mots grecs, orthos signifiant droit  et etron  – abdomen -, ceci pour signifier que les côtés de l’abdomen sont parallèles. Ce nom de genre créé par Newman en 1833 a perdu sa pertinence avec la découverte de nouvelles espèces, mais le nom est resté.
Cancellatum du latin cancellatum, que l’on traduit par grillagé ou porteur d’un treillis, s’applique parfaitement aux très jeunes mâles ou aux femelles pour le motif de la face dorsale de leur abdomen.

– 1 – The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird Publishing 2015
– 2 – Atlas dynamique des Odonates de France
– 3 – A northward shift of range margins in British Odonata
– 4 – IUCN Redlist 2019

Retour en haut