Orthetrum coerulescens (Fabricius, 1798)

Orthetrum coerulescens mâle, Lugan (France-81), 08/07/2022
Orthetrum coerulescens mâle, Lugan (France-81), 08/07/2022
Description – Identification

Page de présentation de Orthetrum coerulescens, l’Orthétrum bleuissant.

Orthetrum coerulescens est le plus petit de son genre en France et mesure 36 à 45 mm ; ses yeux sont bleus, son front est brun, son thorax est également brun, parfois bleu dans le sud de la France, et il porte une bande antéhumérale claire, qui peut disparaître complètement avec l’âge. Son abdomen jaune doré quand il est jeune, devient bleu en se couvrant d’une pulvérulence bleutée.
Les ptérostigmas sont jaunes et longs.

Orthetrum brunneum montre un thorax bleu, des ptérostigmas plus courts et une face claire.
Orthetrum cancellatum exhibe des ptérostigmas sombres et ses derniers segments sont sombres.
Orthetrum albistylum, plus fin d’apparence, a aussi des ptérostigmas sombres, et ses appendices anaux sont le plus souvent clairs.

Les femelles de l’Orthétrum bleuissant restent jaunes avec une bande antéhumérale bien visible, des traits noirs transversaux sur la ligne médiane abdominale, peu ou pas de cellules dédoublées au-dessus de la nervure Radiale supplémentaire.
La confusion se fait essentiellement avec les femelles O. brunneum dont elles peuvent être difficiles à séparer : ces dernières présentent des points plutôt que des traits transversaux de chaque côté de la ligne médiane de l’abdomen, leur ptérostigmas sont plus courts, elles ont d’assez nombreuses cellules dédoublées au-dessus de la nervure Radiale supplémentaire.

Orthetrum coerulescens femelle, Lugan (France-81), 10/07/2022
Orthetrum coerulescens femelle, Lugan (France-81), 10/07/2022
Habitat – Biotope

On le rencontre au long des rivières, mais aussi des fossés, des drains, dans ma région autour des argilières, et les 2 photos ci-dessus sont faites autour d’un étang d’arrosage. Il se perche sur la végétation, moins souvent au sol.

Comportement – Biologie

Les mâles sont territoriaux et défendent une petite longueur de berge ou de rives, en chassant tout intrus. Quand ils sont au bord de l’eau, ils sont très actifs et aux heures chaudes, ils sont rarement au repos, posés dans la végétation. L’accouplement dure de quelques minutes à une demi-heure. La femelle pond seule en frappant l’eau de son abdomen, utilisant les expansions ventrales de son 8° segment.
La phase larvaire dure 1 ou 2 ans et comporte 10 à 16 stades successifs.

Période de vol

On peut rencontrer Orthetrum coerulescens en France de mai à octobre, avec un pic de mi-juin à fin août, ces dates étant très variables avec la météo et l’altitude (il atteint plus de 2000 m dans les Pyrénées).

Orthetrum coerulescens mâle, La Croix Fourreau (France-49), 25/08/2019
Orthetrum coerulescens mâle, La Croix Fourreau (France-49), 25/08/2019
Distribution géographique

En France, il est présent dans tous les départements (sauf le Calvados…), avec une prépondérance dans le sud. Il est peu commun dans mon Maine-et-Loire.
On le trouve du Maghreb à la Libye, au nord, il atteint l’Irlande, le sud de la Norvège, Suède, et Finlande, à l’est, il est commun en Turquie, en Iran, il atteint le Sinaï et devient moins commun en Asie Centrale.
Atlas dynamique des Odonates

Étymologie

Orthetrum (1) vient de 2 mots grecs, orthos signifiant droit  et etron  – abdomen -, ceci pour signifier que les côtés de l’abdomen sont parallèles. Ce nom de genre créé par Newman en 1833 a perdu sa pertinence avec la découverte de nouvelles espèces, mais le nom est resté.
Cœrulescens, « devenant bleu » — dérivé tardif du latin caeruleus, a, um « bleu » — qualifie les changements de la couleur bleutée de l’abdomen du mâle due à la pruinescence qui lui est propre (2).

-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird Publishing 2015
-2- Le Blog de Jean-Yves Cordier

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