Il y a environ 70 espèces de Pseudagrion en Afrique continentale (140 dans le monde) qui sont répartis en 2 groupes, A et B, sur la base de critères morphologiques (appendices anaux) et écologiques; ces 2 groupes pourraient dans le futur constituer 2 genres différents. Pseudagrion acaciae appartient au groupe B qui compte 25 espèces et parmi celles-ci quelques unes aux yeux rouges, très ressemblants comme P. massaicum, sjoestedti ou sublacteum, en particulier quand les sujets ne sont pas pleinement matures. La difficulté de l’identification me rappelle celle des Argia américains, qui comme celle des Pseudagrion est tranchée par l’examen des appendices anaux.
Un des critères morphologiques retenu pour identifier Pseudagrion acaciae est la présence de taches postoculaires vertes ou verdâtres; il est vraisemblable qu’en retenant ce critère on est pratiquement assuré de l’identification, mais on élimine aussi certainement quelques sujets qui n’ont pas véritablement des taches postoculaires vertes, notamment en fonction de l’âge; soit la couleur n’est pas encore développée soit elle est altérée par le vieillissement et une pseudo pruinosité.
Les yeux sont rouges en avant, en arrière ils sont noirs en haut et bleu-vert en bas… comme ceux de P. sublacteum mais l’occiput est vert ou bleu clair alors que celui de P. sublacteum est sombre.
Les côtés du thorax sont bleu-vert, la carène thoracique médiane est soulignée par un trait noir assez fin.
Le 2° segment porte un « U » grossier, les segments 3 à 6 portent des « torpilles » noirs sur fond vert. Les segments 8 et 9 sont bleus, assez variables mais ils sont séparés par une marque noire large, alors qu’elle est fine pour P. sublacteum.
Sur la photo ci-dessous on voit assez correctement (en cliquant dessus) un cercoïde remontant en crochet très différent de ceux de P. sublacteum.
Il aime les rivières rapides (comme P. sublacteum…) et toutes ces photos, sur plusieurs jours différents proviennent du même lieu, près des rapides du Zambèze à Katima Mulilo, à la frontière avec la Zambie.
On le rencontre du nord-est de l’Afrique du Sud à l’Ouganda, à l’Ouest jusqu’en Angola et en Namibie tout au long de la frontière avec l’Angola et dans la bande de Caprivi.
L’origine de son nom d’espèce semble simple, évoquant l’Acacia si largement répandu dans cette région (espèce type du Transavaal en Afrique du Sud) mais on ignore pourquoi Forster a choisi d’associer précisément ce Pseudagrion avec cet arbre.
Finalement un sujet sans doute un peu plus jeune avec un motif bien net sur les derniers segments et une bande antéhumérale large.
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