
Austrogomphus prasinus est proche de son cousin A. amphiclitus, il porte les mêmes motifs abdominaux. Il s’en sépare par la forme des appendices anaux, qui montrent une branche externe pointue et une interne arrondie (grossièrement conique pour A. amphiclitus). La marque noire incomplète qui naît sous l’aile antérieure et se dirige vers l’avant est plus grossière et large, moins nette. Enfin, les 2 marques jaunes (2 points et un trait) en avant du mésothorax (juste en arrière de la tête) sont presque de même taille.




Il est aussi beaucoup plus commun, nous l’avons rencontré sur au moins 8 sites différents.
Son nom australien est Lemmon-tipped hunter ce qui donnerait « chasseur à l’extrémité jaune citron« , hunter/chasseur étant le nom de genre des Austrogomphus (je rappelle que pour A. amphiclitus c’est Pale hunter, le « chasseur pâle« ). Je ne vois franchement aucune différence dans l’intensité ou la faiblesse de la coloration claire de ces 2 odonates et en tout cas rien qui puisse permettre de les différencier.


Dans « Descriptions of three new species of Austrogomphus (Neuroptera: Odonata) », Tillyard mesure le mâle à 43 mm et la femelle à 47 mm.
Il est intéressant de lire la description qu’en fait Tillyard : pour lui le thorax est noir et porte des marques vertes. Bien sûr, cela paraît étrange au regard des photos ci-dessus, où moi, je le vois jaune avec de marques noires. Mais il existe certainement 2 formes, car les photos ci-dessous sont bien mieux accord avec sa description.
Noter cependant la ligne noire complète sur la suture métapleurale qui est sûrement un autre indice qui permet de le différencier de A. amphiclitus. C’est un sujet plus sombre et il ne montre pas la petite marque claire latérale sur le 8° segment.


À chaque fois, nous l’avons rencontré près de rivières, aux rives boisées, ce qui constitue son biotope habituel.
Sa distribution est limitée au nord-est du Queensland, au nord de Townsville.
IUCN Red List
Les femelles sont identifiables grâce aux mêmes détails : les 2 taches jaunes sur le pronotum de taille peu différente, la forme en chaussette, assez large, qui démarre sous l’aile antérieure, la ligne presque complète sur la suture métapleurale.
La photo ci-dessous à droite montre une jeune femelle, dont la coloration va encore évoluer, noter en particulier la couleur des yeux.
Et pour les photos qui montrent la face on peut s’aider de cette photo commentée que m’a gentiment adressé Graham Winterflood.


La tête des odonates est capable, comme on le voit ci-dessous, d’une très grande amplitude de rotation ! Elle ne tourne peut-être pas à 360°, mais pas loin.



Austrogomphus (1) est un composé du latin Auster signifiant Vent du sud, ici sud, comme dans austral ou… Australie – et de Gomphus qui vient, lui, d’un mot grec qui signifie cheville ou boulon, en référence à la forme de l’abdomen (de la plupart des espèces), qui ressemble à une cheville pour assembler les bateaux. Il est ainsi défini un genre de Gomphus australiens.
Prasinus, du latin –prasinus, qui vient lui-même d’un mot grec signifiant vert-poireau. Tillyard nous dit d’ailleurs [décrivant un sujet vert !] que c’est le moins proche des autres [Austrogomphus] et que c’est le seul donc les couleurs ne sont pas purement jaunes et noires.


-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.