Bornéo, Sarawak – Neurothemis terminata (Ris, 1911)

Neurothemis terminata mâle, Sarawak, SamaJaya Nature Reserve, 18/03/2025
Neurothemis terminata mâle, Sarawak, SamaJaya Nature Reserve, 18/03/2025

Il y a trois Neurothemis au Sarawak et Neurothemis terminata est celui qui est le plus facile à identifier et à séparer de ses deux cousins N. ramburii et N. fluctuans. S’ils sont tous les trois globalement rouges avec des ailes rouges, N. terminata est le seul dont la coloration alaire de l’aile postérieure se termine de façon rectiligne au niveau ou plus loin que le ptérostigma. Pour les deux autres, la coloration de l’aile postérieure fuit vers la base.

Ailes des Neurothemis fluctuans, ramburii & terminata, Seehausen & Dow, 2016 (2)
Ailes des Neurothemis fluctuans, ramburii & terminata, Seehausen & Dow, 2016 (2)

Il s’en distingue également par les motifs abdominaux latéraux, qui, à l’inverse de N. ramburii, se situent dans la partie distale des derniers segments.

Il est d’une taille à peu près équivalente à celle de N. ramburii, de 32 à 43 mm.
Nous les avons rencontrés dans le même type d’habitat que les deux autres Neurothemis, ce qui ajoute à la difficulté d’identification sur le terrain. Il se plaît dans les eaux peu profondes et les milieux ouverts comme les fossés, les canaux d’irrigation, les rizières, les zones marécageuses, les étangs et les ruisseaux et en particulier les zones modifiées par l’homme !

Comme pour les mâles, on peut se fier aux marques abdominales pour séparer les femelles des trois espèces ; celle des femelles N. terminata ont des traits latéraux abdominaux très nettement décalés vers la partie distale des segments abdominaux.
De plus, sur le jeune sujet ci-dessous, on devine une coloration alaire en devenir, qui s’étend loin sur chaque aile et se termine en ligne droite sur l’aile postérieure.

Sa distribution s’étend des Philippines à Bornéo, Bali, Java et Sumatra.
IUCN Red List.

Son nom vernaculaire anglais rappelle la forme de la coloration alaire aux apex et insiste également sur la position qu’ils adoptent au repos, les ailes plus basses que le reste du corps, abritant du soleil leur thorax : Straight-edge Red Parasol.

Straight-edge Red Parasol female, Sarawak, Sama Jaya Nature Reserve, 03/18/2025

Étymologie
L’espèce avait été baptisée Polyneura apicalis par Rambur, 1842.
Neurothemis
(3), du grec neuro pour –nerf ou plutôt –nervure des ailes en entomologie, et de Themis – déesse grecque de l’ordre et de la justice, qui a été utilisé de nombreuses fois depuis Hagen (1861). Le nom de la déesse de l’ordre est particulièrement bien adapté à la taxonomie, science qui vise à décrire et ordonner les familles, genres et espèces. Brauer a créé ce nom de genre en 1867 pour remplacer le genre Polyneura, créé par Rambur en 1842, car ce dernier était déjà utilisé chez les Hémiptères. Ce nom de genre, comme le nom actuel, était destiné à insister sur le grand nombre de cellules de leurs ailes.
Terminata (4), du latin terminatus pour terminé, limité, bien sûr en référence à la disposition terminale de la coloration alaire. Et si Ris n’a pas retenu le nom d’espèce apicalis c’est qu’il était préoccupé par Libellula apicalis (Guérin-Méneville, 1830) qui deviendra Neurothemis fulvia !

Une dernière photo, pas très bonne, d’un mâle immature dont le thorax et l’abdomen ont encore leur coloration de type « femelle ».

Neurothemis terminata mâle immature, Sarawak, Sama Jaya Nature Sri Maha Mariamman Temple Matang, 20/03/2025
Neurothemis terminata mâle immature, Sarawak, Sama Jaya Nature Sri Maha Mariamman Temple Matang, 20/03/2025

1- – Malte Seehausen & Rory A. Dow, 2016 – Morphological studies and taxonomic considerations on the ‘reddishbrownwinged’ group of Neurothemis Brauer, 1867 with the description of N. taiwanensis sp. nov. (Odonata: Libellulidae) – Journal of the International Dragonfly Fund.
2- Ris, F, 1911 – Libellulines, Vol. 2. Collections Zoologiques du Baron Edm. de Selys Longchamps, Catalogue systématique et descriptif – Hayez, Bruxelles. P. 348. (Je tiens ici à remercier particulièrement Rory Dow qui, dans les papiers qu’il publie seul ou dans ceux auxquels il participe, cite toutes les sources et épargne ainsi des heures de recherche pour trouver les descriptions originales. Si je le souligne, c’est que ce n’est souvent pas le cas, et les publications anciennes sont alors très difficiles à trouver, car le nom d’espèce ou de genre, ou les deux, ont changé ! ).
3-The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.
4- Fliedner, 2023 – The scientific names of Ris’ odonate taxa, IDF Report.

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