Ceriagrion tenellum femelle, Chanteloup les bois (France-49), 22/07/2012
De temps en temps on rencontre des odonates, en particulier des zygoptères qui semblent énervés ! Et c’est sans doute parfois vrai quand il y a de la concurrence à proximité, sous la forme d’autres mâles en particulier ; ce pourrait être un signal défensif disant « j’occupe le terrain ». D’autres fois on a vraiment l’impression que le but est de nettoyer l’extrémité de l’abdomen, en le passant entre les pattes postérieures. Mais ici le mouvement de cette femelle a été tellement bref, 3 secondes au total, sans autre odonate autour, que j’ai du mal à trouver une explication à ce comportement. A moins qu’elle n’ait tout simplement besoin de se gratter 😀
Ceriagrion tenellum femelle, Chanteloup les bois (France-49), 22/07/2012
Il n’y a que 3 Agriocnemis actuellement connus en Ethiopie: A. exilis, A. sania et Agriocnemis inversa qui est le seul que j’ai rencontré, enfin le seul dont je sois certain de l’identification. Je les ai rencontrés au bord de 2 grands lacs bien au sud d’Addis Abbeba.
Il mesure 24 à 25 mm, et il ressemble beaucoup à tous les Agriocnemis que j’ai pu voir en Afrique ou en Asie, si petit que les non initiés se demandent ce que je peux bien photographier dans l’herbe! Il se distingue facilement des 2 autres présents en Ethiopie par ses appendices anaux: les appendices anaux inférieurs, très pointus, sont 2 fois plus longs que le S10 (10° segment). Et le bord supérieur de ce 10° segment se termine par une petite tubérosité dressée vers le haut et l’arrière, bien visible ci-dessous.
En vieillissant la face, le thorax et les derniers segments abdominaux se couvrent d’une pruinosité blanchâtre qui fait disparaître toute la coloration verte du thorax et l’extrémité rouge de l’abdomen.
Il se plait dans les eaux stagnantes, les grands lacs et peut-être même des milieux temporaires (flaques de la saison des pluies). Les anglais le surnomment Highland wisp car on le rencontre jusqu’à 1900 m d’altitude.
Sur le site ADDO ( African Dragonflies and Damselflies Online ) on lit qu’il est présent de façon certaine au Congo, Ethiopie, Kenya, Rwanda, Sud Soudan et Ouganda et peut-être à Djibouti, au Malawi, Soudan et en Tanzanie.
Ci-dessous une femelle dont j’ai toutes les raisons de croire qu’elle est de la même espèce, parce que je n’ai pas rencontré d’autre Agriocnemis sur les berges du lac Langano.
J’avais déjà rencontré Pseudagrion kersteni en 2008 au Bénin. Il est facile à identifier pour peu qu’on parvienne sur les photos à apercevoir ses appendices anaux caractéristiques qui forment une baïonnette de profil qu’on voit bien en contre-jour ci-dessous. Et heureusement car il y a environ 140 Pseudagrion dans le monde dont une centaine en Afrique.
Il fréquente les herbes ou les carex des rives des ruisseaux ou des rivières et c’est dans cette situation que je l’ai trouvé au bord de la rivière qui traverse Jinka, à la limite du Parc National de l’Omo, tout au sud de l’Ethiopie. Un endroit répugnant de saleté et d’odeurs puisque les locaux considèrent apparemment cette rivière comme leurs toilettes. C’était la seule espèce présente avec 7 ou 8 individus, tous mâles.
Ci-dessus le sujet de droite est certainement âgé et on constate que ses taches postoculaires ne sont plus visibles, masquées par la pruine. On le rencontre depuis l’Afrique du Sud jusqu’aux Guinée à l’Ouest et au Yémen à l’Est, l’Ethiopie constituant pratiquement la limite nord de sa répartition.