

Crenigomphus kavangoensis a été décrit en 2010 à partir de sujets capturés sur l’Okavango en 2004 (1). On retrouve les caractéristiques des Crenigomphus comme la coloration ocre avec peu de marques sombres, les nervures costales très claires sur les 4 ailes y compris au niveau des ptérostigmas, le S10 plus long que le S9, et la forte dentelure à l’extrémité des cercoïdes. Mais avec ses très longs appendices anaux supérieurs (cercoïdes) il reprend une caractéristique que l’on attribue d’habitude aux Paragomphus. D’ailleurs sa larve ne montre pas de différence claire avec celles des Paragomphus.




Il pose donc problème et remet en cause les caractères que l’on pensaient établis pour différencier les 2 genres qui seront peut-être fondus en 1 seul…




Suhling et Martens dans leur livre Dragonflies and Damselflies of Namibia expliquent l’étymologie du nom de genre et d’espèce; Crenigomphus vient du latin Crena pour « entaille, indentation » trouvées à l’extrémité des cercoïdes des mâles, et du grec Gomphos, « boulon ou rivet pour la construction navale » se référant au front sillonné de ce genre. Quand au nom d’espèce il se réfère au nom de la section aval de l’Okavango avant sa jonction avec la rivière Cuito où l’espèce a d’abord été trouvée.


Comme les mâles les femelles Crenigomphus kavangoensis ne portent pas de foliations sur les derniers segments abdominaux, mais on retrouve les 3 bandes thoraciques claires caractéristiques.
Les mâles sont plus petits que leur cousin C. cornutus, mais leurs cercoïdes sont bien plus longs. Quant à C. hartmani que nous n’avons pas rencontré il présente des foliations sur S8 et S9.




L’espèce n’est actuellement connue qu’en Namibie mais doit certainement être présente aussi en Angola puisque la rivière Kavango est la frontière entre ces 2 états. Même si nous l’avons observé sur des mares, l’espèce se plait sur les parties courantes de la rivière, et ces mares n’en sont que des bras morts.


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