Diphlebia euphoeoides (Tillyard, 1907)

Diphlebia euphoeoides est un Lestoideidae très commun dans la région que nous avons prospectée, mais débarqué de l’avion depuis une heure, c’est tout de même une grosse surprise de découvrir une telle beauté dans la rivière qui longe le camping, rivière curieusement nommée Freshwater Creek.

Malgré sa grande taille, 48 à 52 mm pour l’abdomen et 28 à 30 mm pour l’aile postérieure, c’est bien un zygoptère, mais il se pose avec les ailes écartées, quand il est adulte en tout cas. Il est d’un bleu très vif sur le thorax, les segments abdominaux 1 à 3 et 8 à 10, alors que le reste de l’abdomen est complètement noir (avec parfois quelques très discrètes taches bleues) ; cette dernière caractéristique ainsi que le fait que la coloration alaire respecte la base et l’apex de l’aile permet de l’identifier et de le séparer des autres Diphlebia.

Il se plaît sur les ruisseaux et les rivières.
Même si son aire de distribution est très limitée, à l’est du Queensland, depuis Townsville jusqu’au Cap York, il est parfois localement abondant. Il est considéré comme endémique de l’Australie, mais dans un autre ouvrage, on le dit présent en Nouvelle-Guinée…
IUCN Red List

Diphlebia euphoeoides mâle, Australie (FNQ), Crystal Cascades, 17/12/2022

Diphlebia euphoeoides mâle, Australie (FNQ), Crystal Cascades, 17/12/2022

Les jeunes mâles sont également splendides, les ailes sont légèrement teintées sur toute leur surface, sans renforcement médian.
La dernière photo montre un mâle encore plus jeune, aux yeux clairs, dont les ailes sont jointes.

C’est un des rares zygoptères que nous avons pu observer en plein soleil et je suis désolé de ne pas en avoir de meilleures photos, sans doute en raison du bleu lumineux qui contraste très fortement avec ses ailes sombres.

Les femelles Diphlebia euphoeoides ne portent pas de bleu, mais elles sont aussi magnifiques, surtout quand elles ont les ailes teintées.
Ci-dessous à gauche, c’est une de mes toutes premières photos du séjour, sur la rivière Freshwater Creek ; lorsque je me suis approché de l’eau, cette femelle émergente s’est envolée pour se mettre à l’abri sur un petit arbuste. L’autre photo montre une très jeune femelle, qui comme le jeune mâle porte ses ailes jointes.

Quand les femelles Tropical Rockmaster prennent de l’âge, elles changent radicalement et deviennent moins attractives, plus ternes avec un peu de pruine.

Diphlebia (1), de 2 mots grecs, dont le premier signifie –deux, et le second –veine, pour souligner le fait que, pour ce genre, il n’y a que, 2 veines anténodales qui traversent l’espace sous costal.
Euphoeoides ; Euphaia est un nom (propre) féminin grec dérivé d’un adjectif signifiant brillant et d’un suffixe indiquant la ressemblance. Tillyard a écrit « Le nom d’espèce est adopté sur la suggestion de M. Martin pour maintenir l’uniformité de la nomenclature de l’espèce en usage pour ce genre ». Ian Endersby, toujours dans le livre cité plus bas, écrit : « C’est une allusion au genre Euphaea (Selys, 1840), Calopterygidae, [mal écrit par Tillyard] puisque les 3 espèces connues dans ce genre à l’époque étaient nommées Agrion, Lestes et donc Euphaea » ce qui est, pour moi, incompréhensible…

Enfin, la vie est une lutte pour le monde animal, les libellules tuent beaucoup d’insectes pour vivre, elles sont bien souvent victimes de plus malin ou de plus gros qu’elles, ici, Megadolomedes trux.

-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.

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Eric DETREZ
7 mois il y a

Extraordinaire celle là Benoit !

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