Epitheca bimaculata : une émergence complète 1/3

Le 8 mai 2021 mon ami Régis Krieg-Jacquier m’a fait découvrir l’étang de Fougemagne à Coligny, dans l’Ain.
Dix minutes après être descendus de voiture, à 30 mètres du parking, nous avons découvert cette larve dans un angle de la digue, à 3 mètres de la berge.

L’identification de la larve est immédiate ; elle est la seule à porter 2 épines sur le front. Elle partage avec Cordulia aenea, autre Corduliidae, des bandes noires sur le thorax, mais elle porte de spectaculaires épines dorsales sur les segments abdominaux et les épines latérales du 9° segment sont singulièrement longues.

La première photo est faite à 10 heures 31, les yeux apparaissent sur la 4° photo à 10 heures 48 (un clic sur les photos les ouvre en pleine page).

Je trouve la 5° photo (10:48) spectaculaire et amusante : elle simule un alien, les ocelles se prenant pour des yeux, dévorant une substance qui s’écrase sous sa gueule… 😱 A 10:49 la tête est dégagée et les trachées, fils blancs, deviennent bien visibles.

Les photos ci-dessous s’échelonnent de 10:49 à 11:07.
Le thorax s’extrait progressivement ; c’est une succession de brèves tractions avec de longues minutes d’inactivité pendant lesquelles j’ai pu faire toute une série de photos très rapprochées que je montrerai ailleurs.

Entre la 5° et 6° photo se produit l’instant qu’il ne faut pas rater, le spectaculaire retournement, où la larve, telle un gymnaste, se redresse, cramponne son exuvie et extrait le reste de son abdomen. Ce que j’ai manqué, car occupé dans les secondes précédentes à faire des gros plans, l’objectif monté sur mon appareil photo ne me permettait pas de cadrer assez large…
La dernière photo montre les appendices anaux mâles, spectaculairement divergents.

Les 6 photos suivantes se déroulent de 11:08 à 11:34.
L’émergence se déroulant au pied d’un grand arbre, la luminosité varie, car le soleil suit sa route à la limite de la couronne de feuilles. Mais cela ne dérange pas le néonate, pardon le néoodonate.
Les ailes compressées dans leurs étuis larvaires s’étendent progressivement sous la pression de l’hémolymphe et en quelques minutes, elles sont déjà plus longues que l’abdomen.

Progressivement, les ailes deviennent hyalines et l’abdomen s’étire à son tour. Noter la différence entre la dernière photo ci-dessus et la première ci-dessous entre lesquelles il s’est écoulé 23 minutes. Mais les transformations prennent plus de temps et si la première de cette dernière série a été prise à 11:57, la dernière, avant l’envol, l’a été à 13:27.

À 13:09, on observe une première tentative d’écarter les ailes, mais elles se replient, pour ne s’ouvrir vraiment qu’à 13:19, soit deux heures et demie après que la larve a déchiré son enveloppe.
Il semble ne rien se passer pendant un long moment ; on estime que les ailes se durcissent pour se préparer au vol inaugural. Aussi décidons-nous vers 13 heures 30 d’explorer les berges un peu plus loin.

À 14 heures 01, il ne reste que l’exuvie sur les herbes.

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Marie-Françoise Firmin
Marie-Françoise Firmin
2 années il y a

Quelle merveille ! Merci !

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