Erythemis carmelita est un des nombreux odonates que nous avons rencontrés sur les rives du magnifique lac Tabano. D’ailleurs, il n’y avait pas que des libellules, mais aussi de nombreux oiseaux et un alligator qui a provoqué le repli de ceux qui s’étaient aventurés dans l’eau pour se rapprocher de leurs cibles.
Il mesure 31 mm pour l’abdomen, c’est ce que nous dit Williamson dans « Notes on the Genus Erythemis With a Description of a New Species (Odonata) », ce qui donne une longueur totale de 48 mm.
Il est presque entièrement rouge avec une large tache alaire basale ambrée et ne peut être confondu qu’avec Erythemis mithroides, tout rouge également, dont les marques à la base des ailes sont beaucoup plus sombres.
Ce sera notre seule rencontre avec cette espèce et nous ne verrons pas de femelle. C’est une nouvelle espèce pour moi, la huitième dans le genre Erythemis qui en comporte dix.
C’est une espèce que l’on rencontre près des zones humides, des marécages, des mares ou des étangs. Elle est peu commune.
On la rencontre au nord du Brésil, au Pérou, en Colombie, au Venezuela et il y a même une donnée exceptionnelle au Panama.
IUCN Red List
Noter les ptérostigmas clairs à forte marge noire, et les pattes qui portent aussi quelques traces de noir.
Je suppose que l’araignée doit regretter de se trouver du mauvais côté de la feuille et contempler, avec regrets, par transparence, ce potentiel repas…
Erythemis (Hagen, 1861) (1) du grec e̍rythrós, rouge et de Themis. Il faut supposer que si Hagen a choisi Themis, – déesse grecque de l’ordre et de la justice, c’est à la fois pour respecter la « mode » qui consistait à donner un nom en rapport avec la mythologie, très en vogue à cette époque, et parce qu’elle est particulièrement bien adaptée à la taxonomie, science qui vise à décrire et ordonner et classer les familles, genres et espèces. Quant au qualificatif « rouge », il s’explique par le fait que Hagen a inclus dans ce nouveau genre trois espèces dont l’abdomen des mâles est rouge ou ferrugineux.
Williamson explique lui-même le nom qu’il a donné à cette espèce : « Named in honor of Mrs. M. A. Carriker, Jr. (née Carmelita Flye), whose courage and industry as a member of Mr. Carriker’s expeditions in the Americain tropics merit recognition. « Nommé en l’honneur de Mrs. M. A. Carriker, Jr. (née Carmelita Flye) dont le courage et l’engagement, en tant que membre des expéditions Carriker dans les tropiques américains, méritent reconnaissance« .
En américain, elle prend le nom de Carmelita pondhawk.
1 – The Scientific Names of North American Dragonflies, Heinrich Fliedner & Ian Endersby, Busybird Publishing, 2019.