Pérou – Oligoclada walkeri (Geijskes, 1931)

Le genre Oligoclada est très difficile, mais je suis assez confiant dans l’identification de ces Oligoclada walkeri. Il semblerait, dans cette région en tout cas, que l’aspect vert métallique brillant qui apparaît sur le thorax soit un bon indice : « synthorax metallic green blue » écrit Geijskes dans « A new species of Oligoclada of Trinidad » (1). Il précise également un détail très intéressant, qui figure également dans la clé de Borror (2), sous la forme d’une très petite marque sombre à la base de l’aile postérieure et ne serait partagée qu’avec O. abbreviata (dont ce serait l’extrême limite ouest de sa zone de répartition…).

D’autres détails de nervation oriente vers cette espèce et élimine les deux autres rencontrées pendant nos prospections : la dernière nervure anténodale incomplète, le triangle de l’aile antérieur traversé d’une nervure et suivi de deux rangées de cellules, le nombre de veines anténodales (9 1/2) et de postnodales (9). Je n’ai pas de photo correcte des appendices anaux, ni des genitalias

Selon Geijskes l’abdomen mesure 17 mm, l’insecte aurait une longueur totale d’à peine 27 mm.
Parmi plusieurs rencontres, nous l’avons contacté en compagnie de Mnesarete sp. sur un ruisseau forestier, Culpuayo creek. Nous y avons d’ailleurs observé une extraordinaire anguille électrique, d’environ 1,5 m et d’aspect tout à fait préhistorique, Electrophorus varii. Mais nous l’avons aussi photographié au bord d’un lac, peut-être là où se jette, à la saison des pluies, un petit ruisseau.
On notera que les ponts locaux sont assez sportifs ; on ne risque pas grand-chose à tomber dans l’eau (sauf présence d’une anguille électrique !) mais on est toujours inquiet pour le matériel photo.

J’avais sans doute déjà rencontré Oligoclada walkeri en Colombie, tout près du Pérou, dans la région de Leticia. On le rencontre dans tous les états qui bordent le bassin amazonien, y compris bien sûr la Guyane Française, et bien entendu les iles Trinidad et Tobago.

Oligoclada walkeri mâle, Pérou, Tahuayo lodge, 24/08/2023

Étymologie

Oligoclada de deux mots grecs, oligo pour –peu, faible et klados signifiant –branche, sans doute pour la nervation lâche et réduite.
Walkeri est expliqué par Geijskes (1) : « The species is named after Dr. E. M. WALKER, whose collection of Trinidad dragonflies, lent with the greatest liberality, has been an important source of knowledge for my undertoken (sic) study. Soit « L’espèce porte le nom du Dr E. M. WALKER [entomologiste Canadien], dont la collection de libellules de Trinidad, prêtée avec la plus grande libéralité, a été une source importante de connaissances pour l’étude entreprise ».

1- Geijskes, D. C , 1931. « A new species of Oligoclada from Trinidad » B.W.I. — Entom. Ber. Amst. 8 (178) : 213-214
2- Donald J. Borror, « The Genus Oligoclada (Odonata) », University of Michigan, Museum of Zoology, April 30, 1931.

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