Pentathemis membranulata est une rareté ; avant nos prospections, il n’existait sur le Web que 2 photos de 2017.
C’est un Corduliidae qui est seul dans son genre, créé pour lui par Karsch également qui avait remarqué une singularité de sa nervation ; le triangle de l’aile antérieure possédait 5 côtés (voir plus bas) !
Il est d’une couleur qui rappelle les Gomphidae, mais il est facile à identifier avec ses yeux verts, les 2 bandes jaunes qui barrent son thorax et les derniers segments de son abdomen spectaculairement dilatés. Il mesure environ 43 mm.
Les femelles, que nous n’avons pas contactées, présentent une tache alaire apicale sombre.
J’ai trouvé ce sujet, Metallic tigerhawk pour les Australiens, sur un bras plus lent d’une petite rivière grossie par un fort orage la veille, Archer Creek, presque en sous-bois, où il faisait des allers-retours, certainement à la recherche d’une femelle. Quelques brefs épisodes de vol stationnaire ont permis ces photos. Il y avait sans doute 3 mâles sur l’ensemble du site.
Il est endémique de l’extrême nord de l’Australie, nord du Territoire du Nord et nord du Queensland.
Atlas of Living Australia (sur lequel on nnote 15 données pour l’espèce depuis 1990).
Pentathemis (1) est constitué du grec ancien –penta pour –cinq et de Themis – déesse grecque de l’ordre, de la justice. Hagen en 1861 a créé plusieurs noms de genres terminés par le suffixe Themis, sans doute parce que d’autres noms de libellules comportaient des noms de dieux comme Echo ou Nehalennia. Le nom de la déesse de l’ordre est particulièrement bien adapté à la taxonomie, science qui vise à décrire et ordonner les familles, genres et espèces.
Penta se réfère ici au 5 côtés de la cellula cardinalis, le triangle de l’aile antérieure, que décrit Karsch en 1890 ; or, il n’avait en sa possession qu’une femelle dont la nervation était anormale, comme l’ont prouvé des séries capturées ultérieurement !
Membranulata, du latin –membranula, diminutif de –membrana pour –membrane, et du suffixe –atum, –joint ou fourni avec. Et en effet, Karsch insiste sur la taille de la membranule, cette cellule blanchâtre à la base de l’aile (non visible sur mes photos) : « Membranula gross, weisslich, auf der Mitte schwärzlichgrau ».
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.