Brachydiplax duivenbodei (Brauer, 1866)

Il y a 2 Brachydiplax en Australie ; Brachydiplax duivenbodei et B. denticauda. Les mâles sont faciles à différencier, car les seconds (Palemouth en anglais) sont noirs sur les 3 ou 4 derniers segments et ont la face entièrement claire (sauf le front métallique).
Nous avons rencontré les 2 espèces au Queensland, seul B. denticauda est présent dans le Territoire du Nord.
Brachydiplax duivenbodei semble préférer les eaux calmes même stagnantes, mais des zones plus à l’ombre que son cousin, quoiqu’on puisse trouver les 2 espèces à quelques mètres l’une de l’autre.

On le devine à peine sur les premières photos, mais son labrum est largement marqué de noir, ce qui lui vaut l’appellation commune de Darkmouth. Ce critère a peu d’importance pour les mâles qui sont aisés à identifier, mais il est précieux pour les femelles quand la nervation n’est pas correctement visible.
Dans sa description originale (2), Brauer nomme cette nouvelle espèce Perithemis Duivenbodei (sic), ce qui est assez surprenant, car le genre Perithemis est strictement limité au continent américain, ce qui ne devait pas être connu en 1866. Il est alors mesuré à 30 – 31 mm.
Sa distribution géographique le limite au Queensland, avec beaucoup d’observations autour de Cairns, mais aussi en Indonésie et aux Iles Salomon.

Brachydiplax duivenbodei mâle, Australie (FNQ), Ingham, Tyto Wetlands, 14/12/2022
Brachydiplax duivenbodei mâle, Australie (FNQ), Ingham, Tyto Wetlands, 14/12/2022

Graham Winterflood un odonatologue local connu sur Inaturalist m’a donné un critère qui n’est pas mentionné sur les guides et qui résulte de ses propres observations ; si le front de B. duivenbodei est complètement noir métallique, la coloration pour B. denticauda respecte un triangle externe qui reste jaune/clair, ce que l’on constate facilement ici.
Ce critère m’a malheureusement permis de classer ce que je croyais être une femelle Brachydiplax duivenbodei, la seule posée, en B. denticauda ; j’avais d’ailleurs eu des difficultés à vérifier la nervation…
Il ne me reste donc que ces photos d’une ou 2 femelles en ponte, je ne sais pas, les photos ayant été faites à 20 minutes d’écart.

Brachydiplax : brachy est un terme Grec signifiant court et effectivement les odonates d/e ce genre sont petits comme je l’ai mentionné plus haut. Diplax est une construction des 2 mots Grecs ; dis signifiant double et plax se rapportant à toute chos/e plate et large, car la partie postérieure du prothorax des odonates de ce genre montre 2 lobes semi-circulaires.
Duivenbodei ; il n’y a pas d’explication dans la description de Brauer, mais Kaup, directeur de musée en Allemagne a reçu des spécimens d’e’un Hollandais, Renesse van Duivenbode, alors résident au Sulawesi (Indonésie). Wallace (la fameuse Ligne !) écrit d’ailleurs au fameux Darwin qu’il a prêté son non moins fameux livre « On the Origin of Species » a un Hollandais,M. Duivenbode qui l’a lu 3 fois (1).

-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird Publishing 2015
-2- Brauer, F. (1866). « Beschreibungen neuer exotischer Libellen« . Verhandlungen der Zoologisch-Botanischen Gesellschaft in Wien (en Allemand). 16: 563–570 [569]

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