Coenagrion mercuriale (Charpentier, 1840)

Coenagrion mercuriale mâle, France, La Salle Aubry, 11/06/2019

Coenagrion mercuriale : présentation

Il m’a fallu trois ans de recherche avant de trouver l’Agrion de mercure. Il n’est sans doute pas si rare, mais il faut le chercher dans des biotopes un peu inhabituels. Il ne fréquente ni les étangs ou les mares, ni les rivières. On le trouve dans les petits ruisseaux qui courent dans les pâtures.

Celui-ci, seul de son espèce, fréquentait un ru de 80 m de long issu d’une source dans le champ même et qui disparaissait plus loin dans une… buse.
Il vivait avec quelques Pyrrhosoma nymphula et quelques Platycnemis pennipes dans ce ruisselet avec 2 ou 3 cm d’eau divaguant entre des touffes d’herbes et de joncs, piétinées par les vaches. Plus de boue que d’eau, mais le filet d’eau doit être pérenne en été.
Coenagrion mercuriale mâle, France, La Salle Aubry, le 11 juin 2009.

C’est le plus petit des agrions bleus, il mesure 29 à 31 mm avec une aile postérieure de 15 à 20 mm.
Le mâle est classiquement identifié par le motif de son 2° segment abdominal, qui représente un casque gaulois, plus exactement un casque ailé, symbole du Dieu Hermès ou Mercure. Ce dessin est malheureusement assez variable. Son 2° segment est aussi très typique et associé au premier, l’identification ne laisse guère de doute. Ses tarses sont alternativement sombres et clairs (sombres pour C. puella, mais plus je fais attention à ce critère, plus il me paraît douteux).
Les femelles sont polymorphes et plus difficiles à identifier, car elles sont très proches des femelles Coenagrion puella, et on doit recourir à l’examen du pronotum ; il n’y a pas d’alternative.

Coenagrion mercuriale jeune femelle, France, Chemillé, 30/06/2011
Coenagrion mercuriale jeune femelle, France, Chemillé, 30/06/2011

Habitat et distribution géographique
Ils se plaisent sur les ruisseaux et ruisselets, très peu profonds, les fossés dont l’eau est courante et qui sont bien végétalisés, en particulier de végétaux tendres, bien adaptés à la ponte endophyte. Ils aiment les terrains calcaires et n’acceptent que des cours d’eau pérennes, bien ensoleillés, et en milieu ouvert, dans les prairies, les marais ou les landes.
Il est présent du nord de l’Algérie et du Maroc jusqu’en Angleterre et en Hollande au nord, la limite est étant représenté par l’Italie, la Suisse, l’Autriche et l’Allemagne. Plus à l’est, il est remplacé par Coenagrion ornatum.

Un peu d’étymologie
Coenagrion est formé des 2 mots grecs Koinos – commun et Agrios – vivant dans les champs, sauvage. Ce nom de genre a été formé de façon complexe lorsqu’il a fallu rediviser les familles existantes, de nouvelles espèces étant découvertes, le terme « agrion » s’avérant insuffisant.
Mercuriale fait référence au casque ailé du Dieu Mercure, en référence au dessin porté par son 2° segment abdominal.

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